Ô douloureux visage de mon humble Seigneur ;
Ô tête sous l'outrage, ô front sous la douleur.
Plein des beautés divines dans les cieux infinis,
C'est couronné d'épines que je te vois ici.
C'est toi que ma main blesse, c'est moi qui suis guéri ;
C'est moi qui me redresse, c'est toi qui es meurtri ;
Quel étrange partage de ma vie et ta mort,
Où ta mort est le gage que la vie est mon sort.
Parmi tant de blessures de la lance et des clous,
Parmi tes meurtrissures, la trace de mes coups ;
Et parmi tant d'offenses, ton seul, ton seul pardon,
Et pour seule espérance, la force de ton nom.
Au sein de ma misère, sauvé par ton amour,
Pour toi que puis-je faire ? Que t'offrir en retour ?
Ah ! Du moins, Dieu suprême, prends à jamais mon cœur :
Qu'il te serve et qu'il t'aime, plein d'une sainte ardeur.
Pour ta longue agonie, pour ta mort sur la croix,
Je veux toute ma vie te louer, Roi des rois !
Ta grâce est éternelle, et rien jusqu'à la fin
Ne pourra, Dieu fidèle, me ravir de ta main.