L’âme de douleur atteinte,
Je fis au Seigneur ma plainte,
Et mes cris au ciel montés
Par lui furent écoutés.
C’est à Dieu qu’en ma détresse,
Soir et matin je m’adresse ;
Vers lui, j’élève ma main,
Et ce n’est jamais en vain.
L’Éternel cache sa face,
Voudrait-il m’ôter sa grâce ?
Et croirai-je désormais
Qu’il ne m’aimera jamais ?
Cette bonté si prisée
Est-elle toute épuisée ?
La promesse de mon Dieu
N’aurait-elle plus de lieu ?
Peut-il oublier lui-même
Quelle est sa clémence extrême ?
Et son courroux indompté
Peut-il vaincre sa bonté ?
C’est, ai-je dit, à cette heure
Que mon Dieu veut que je meure ;
L’Éternel a retiré
La main qui m’a délivré.
Puis, je repassai ma vue
Sur sa gloire si connue,
Et sur mille et mille effets
Des grands efforts qu’il a faits.
Toutes ses œuvres sacrées,
Par moi furent admirées ;
Et dans ce ravissement,
Je m’écriai hautement :
Grand Dieu, ce que tu sais faire
Se voit dans ton sanctuaire,
Et quelle divinité
S’égale à ta majesté ?
Seigneur, toutes tes merveilles
Sont grandes, et sans pareilles !
Et devant tous, tu fais voir
Ta sagesse et ton pouvoir !