Psaume 42

T. de Bèze, R. Chapal, A. Sarran

Comme un cerf altéré brame
Pourchassant le frais des eaux,
Ô Seigneur, ainsi mon âme
Soupire après tes ruisseaux.
Elle a soif du Dieu vivant
Et s'écrie en le cherchant :
Ô mon Dieu, quand donc sera-ce
Que mes yeux verront ta face ?
Mon seul pain, ce sont mes larmes,
Nuit et jour en tous les lieux ;
On se rit de mes alarmes,
On me dit : Où est ton Dieu ?
Mon cœur songe aux temps passés ;
Vers ton temple j'avançais,
Aux accents de la trompette,
Au milieu du peuple en fête.
Mais pourquoi pleurer, mon âme,
Et frémir d'un tel effroi,
Quand celui que tu réclames
Est toujours auprès de toi ?
Tourne-toi vers ton Sauveur,
Il apaisera ton cœur,
Et tes chants loueront encore
Le Seigneur que tu implores.
Quand les flots qui me recouvrent
Me déportent loin de toi,
Quand sous moi l'abîme s'ouvre,
Ô mon Dieu, soutiens ma foi !
Car ta grâce vint souvent
Dans ma nuit mettre son chant ;
À nouveau, dans ma prière,
Dieu d'amour, mets ta lumière.
Tu es seul ma forteresse,
Comment peux-tu m'oublier,
Quand tu vois ceux qui me pressent,
Ne cessant de me railler ?
Montre-toi mon défenseur
Contre tous mes oppresseurs ;
Me faut-il marcher sans trêve
Dans un deuil que rien n'achève ?
Mais pourquoi, mon âme, encore
Frémis-tu d'un tel effroi,
Quand déjà paraît l'aurore
Et que Dieu est près de toi ?
Tourne-toi vers ton Sauveur,
Il apaisera ton cœur,
Et tes chants loueront encore
Le Seigneur que tu adores.